
Mes chers amis,
Ce lundi, se réunit sous ma présidence le Congrès des élus départementaux et régionaux sur la violence et l’insécurité.
Un bien mauvais hasard fait coïncider ce temps fort de notre vie politique avec, précisément, une série de crimes perpétrés ce week-end.
Je suis évidemment choqué et atterré par ces violences et, je peux même dire par cette ultra-violence. Ce sont des crimes de sang, par armes à feu ou par armes blanches, dont au moins l’un d’entre eux, à Gosier, s’est déroulé dans la sphère familiale avec la mort d’une jeune femme, poignardée à mort par son ex-compagnon.
Ainsi, nous avons là en un week-end, en un simple week-end, un échantillon somme toute assez complet des faits de violence qui rythment notre quotidien depuis trop longtemps.
Je suis donc choqué et triste pour les nombreuses familles plongées dans ces drames. Mais en tant que responsable politique, je ne peux pas me résigner à la banalisation de tels actes.
C’est pourquoi, dès ma prise de présidence du Congrès des élus départementaux et régionaux le 1er juillet, j’ai décidé de donner une suite favorable au souhait de l’Association des maires de tenir un Congrès sur la violence et l’insécurité.
Ce qui s’est passé ce weekend, ce qui se passe depuis de longs mois, est en tout cas la preuve que ce Congrès est pleinement justifié. Nous sommes en effet là au cœur des préoccupations des Guadeloupéens. Toutes les études d’opinion le prouvent.
Bien sûr, j’ai entendu le chœur de ceux qui estiment que ce Congrès ne devrait pas se tenir.
J’ai reçu un courrier du préfet, qui a d’ailleurs choisi d’organiser, à la hâte, une contre-réunion sur le plan séisme ce lundi même.
J’ai entendu les déclarations d’un groupe politique et de certains élus de droite qui tiennent ensemble le même discours que le représentant de l’Etat sur la pseudo illégalité de ce Congrès.
J’ai aussi entendu les propos parfaitement injurieux et diffamatoires à mon égard venant d’un élu connu pour ses excès.
Visiblement, donc, ce Congrès gêne. Il dérange. Et pourtant, il se tiendra.
Car, depuis 2004, nous avons fait du Congrès une instance qui se saisit de tous les sujets qui concernent la Guadeloupe et dont, par conséquent, les élus départementaux, régionaux, les maires et les parlementaires doivent se saisir. Nous avions traité en 2005 de l’immigration, en 2006 de l’emploi et du développement économique, du Schéma d’aménagement régional en 2009 et j’en passe… Cette question de la compétence du Congrès est à mes yeux tranchée.
De plus, nous sommes dans une phase de réflexion sur le Projet guadeloupéen de société que certains ont visiblement fait le choix de cantonner à ses dimensions institutionnelles ou économiques. Pour ma part, je considère qu’aucun projet de société ne peut faire l’impasse sur les dimensions sociétales des problématiques qui se posent à nous.
Ce lundi, nous allons traiter de la violence et de l’insécurité. En décembre, nous débattrons de la santé et de l’alimentation. Et nous débattrons aussi, avant la fin de l’année, des institutions.
Je laisse donc les outrances à ceux qui passent leur temps à critiquer, à vociférer et à insulter. Pour ma part, je travaille.
Bonne nuit.
VL